Que faire lorsqu’un mardi soir vous prend l’envie de faire un bain de minuit ? Et beh on le fait. La journée n’avait pas été forcément épuisante bien au contraire je crois que c’était bien la première journée depuis que nous étions arrivé ici qu’on avait autant glandé Andie et moi. Il faisait très chaud et nous avions fait la fête avec le petit groupe de personnes que nous avions rencontré il y a quelques jours et qui rendaient nos vacances si belles. Nous nous étions coucher lorsque tout le monde se levait et il faut dire que même si je venais de dormir six heures je n’étais pas trop motivé pour faire quoi que ce soit, manger m’aurait épuisé dans une situation comme celle-ci, j’avais vu qu’Andie était dans le même état que moi puisqu’elle avait pousser quelque gémissement comme un ogre avant de repartir dans un sommeil le plus profond possible, elle avait une bonne idée et j’allais donc faire pareil pour une fois… Pourtant d’habitude je ne dormais pas forcément beaucoup mais aujourd’hui j’en avais envie.

Je regrettais maintenant d’avoir plus de douze heures de sommeil, d’avoir levé les yeux aux environs des dix-huit heures parce que cette nuit était détruite, je ne pourrais pas m’endormir avant au moins quatre heures du matin et il fallait bien qu’on fasse quelque chose en attendant. Je laissais néanmoins ma petite sœur qui était en train d’émerger pour partir prendre une bonne douche histoire d’éviter d’avoir une ganache trop défaillante. J’enfilais un short à fleurs bleu avec un débardeur blanc en col V, une paire de sandales pour aller avec et tout irait bien. Nous n’avions rien à manger alors je me dévouais sans demander l’autorisation à ma chère sœur pour partir faire un tour en voiture au centre ville, j’achetais de quoi manger pendant au moins une semaine, j’en avais pour pas mal d’argent, mais ce n’est pas grave. J’avais mis pas mal d’argent de côté pour les vacances et j’en avais encore les trois quart puisque le séjour me coutait moins chère que je le pensais en arrivant ici. Je revenais finalement des courses une heure plus tard et après avoir tout ranger comme je le pouvais dans notre caravane je me mettais aux fourneaux. J’avais envie de faire quelque chose de bon à Andie avant qu’on fasse quelque chose de fun. Je cuisinais simplement des pâtes avec une sauce bolognaise que je faisais maison, je préparais la table dehors puisque nous n’avions pas suffisamment de place à l’intérieur. Andie venait de prendre sa douche et elle était habillée, pouponnée… Belle comme un cœur, je souriais me retenant de lui dire quelque chose de méchant juste pour la taquinée. Je regardais autour de moi pour voir où était notre bande mais pour le moment j’en avais un peu rien à foutre. « C’est dur de faire la fête hein ? »

Les vacances ne présentaient aux premiers abords que des avantages. Vivre une vie pleine de nouvelles rencontres, de détentes, d'amis, de fêtes, de rires et j'en passe, c'était tout ce que le monde attendait des vacances. Les vacances vendent du rêve, c'est comme ça. Toute l'année, on n'attend que ses quelques semaines coupés du monde et on espère que tout sera parfait. La plupart du temps, et pour beaucoup d'entre nous, ça l'est. Les vacances, c'est vivre au ralenti, tout en vivant à fond. Les vacances, c'est un peu paradoxal quand on y pense. Il n'y a que là qu'on ose tenter ce qu'on rêve d'accomplir au court de l'année. Pourtant de ma position, les vacances n'avaient parfois pas que du bon. C'était des fêtes, des amis, et du bon temps, je vous l'accorde. Mais c'était souvent trop de boissons, une humiliation publique et des disputes. Parfois même, pas de souvenir le lendemain. Et le problème, quand on passe la nuit à s'amuser, c'est qu'on dort la journée. Les vacances, c'est comme vivre comme un zombie. Pour moi, c'était vivre la nuit, être décalée. C'était juste épuisant. Se lever à l'heure du dîner et se coucher lorsque tout le monde se lève habituellement, il n'y avait à force, plus grand intérêt à cela. Et avec cette méthode, il fallait bien avouer que les congés passaient atrocement vite. Mais j'avais décidé d'y remédier. Après tout pourquoi prendre des vacances si c'était pour rentrer plus crevée encore qu'à notre départ ? Je crois que le déclic s'est fait lorsque j'ai ouvert les yeux, ayant finalement atteint mon quota de sommeil. Pas loin de dix-huit heures. Il était vraiment temps que ça change. Je pose un pied en dehors du lit, puis l'autre, j'ai soudain l'impression de ne plus savoir marcher. J'entends du bruit dans la pièce d'à côté. C'est sûrement Dean, je ne sais pas ce qu'il trafique pour faire autant de bruit. Peut-être que c'est mon mal de tête qui exagère la situation. En tout cas je le laisse vaquer à ses occupations tandis que je me dirige doucement vers les douches communes. Ouais, le matin, faut pas me presser. Bon d'accord, il est dix-huit heures, mais on se comprend. Je ne sais pas combien de temps de passe dans ce petit bâtiment humide où j'étouffe. Mais quand j'en ressors, l'air se fait déjà plus frais. De retour à notre bungalow, et définitivement de meilleure humeur, j'entame alors un peu de rangement. Rien d'exceptionnel, je sais que l'endroit sera sans dessus-dessous d'ici quelques heures à peine. J'arrange juste mon lit, je déblaye la petite salle qui nous sert de salle à manger. Pour une fois, c'est Dean qui s'affaire aux fourneaux. Pas que ce soit mon occupation d'habitude. En fait, je ne sais pas comment on s'en sort, mais on réussit toujours à manger sans se servir de notre petite cuisine. Enfin, tout est prêt, et on s'installe de hors pour manger tranquillement. Ces derniers temps, il s'est développé chez moi un truc complètement farfelu : à dormir à des horaires complètement variables, mon estomac peut désormais ingurgiter toute sorte de nourriture, aussi inapropriée peut-elle être pour l'heure à laquelle je mange. Comme manger les restes de la veille lorsque le soleil se lève à peine, ou en l'occurence, manger des spaghettis quelques heures après mon réveil. Le pire, c'est que je n'y prête même plus attention. « C’est dur de faire la fête hein ? » Je souris et je finis par soupirer, je n'ai qu'une seule envie : retourner me coucher. « M'en parle pas. S'il te reprend l'envie de m'embarquer dans tes bêtises, s'il te plaît, abstiens-toi. » Je grimace légèrement avant de finir mon plat, avant de débarrasser rapidement la table. Puisque nous sommes tous les deux bien réveillés, que la soirée (pour nous ce sera la journée) n'a même pas encore débuté, il va falloir trouver quelque chose à faire pour s'occuper. « Bon, qu'est-ce qu'on fait ? »
désolée pour la merde en boîte, il est tard et je sais même pas ce que j'écris

Vivre la nuit comme si nous étions des vampires s’était quelque chose de commun pour nous à présent. Je ne voyais même pas passer les vacances tellement je dormais le jour et tellement je faisais la fête la nuit. Je savais déjà que pour ma prochaine rentrée lorsque je devrais surveiller les petits cons de collégiens pendant des heures et des heures j’aurais une tête plus effrayante que lorsque je les avais laissés pour deux mois de vacances. Ce n’était pas de ma faute, tout le monde savait que les vacances étaient justes là pour finir plus crevé que lorsqu’on venait de partir du boulot. C’est à ce moment là qu’entre un ou deux cafés je dirais à mon collègue que j’avais déjà besoin de repartir en vacances et il me répondrait la même chose. On finirait pas se plaindre pendant un mois avant de se rendre compte qu’on venait de récupérer et qu’on était beaucoup mieux qu’a la rentrée. Oui parce qu’en plus d’être bourré pendant toutes les vacances il fallait beaucoup plus de temps pour se remettre d’une cuite phénoménale que lorsqu’on avait quinze ans. La vie était trop injuste mais dans un sens… On aimait ça parce qu’on recommençait dès qu’on en avait l’occasion.

Bref ! Aujourd’hui j’avais la pêche. Tout le monde avait déjà mangé et tout le monde allait passer la soirée en ville avant de rentrer vers vingt-trois heures. Ils débuteraient une bonne petite nuit comme des seniors mais je pense qu’on devrait bien faire comme eux de temps en temps. Je me retrouvais donc aux fourneaux après avoir pris une bonne douche. Je crois bien que s’était la première fois qu’on se servait de cette partie là de la caravane puisqu’en plus de picoler toute la soirée on bouffait pour dix et des trucs vachement gras. On allait revenir avec vingt kilos en plus on ne comprendrait pas pourquoi. Ce soir on mangeait donc quelque chose de plus light même si on était encore loin de manger une salade pour dire de ne pas prendre un gramme. Andie se joignait à moi le temps du repas, un repas qui allait très vite puisqu’au bout de dix minutes on avait déjà fini le plat de spaghettis. J’avais de bons restes en cuisine. « M'en parle pas. S'il te reprend l'envie de m'embarquer dans tes bêtises, s'il te plaît, abstiens-toi. » Je souriais parce qu’elle avait l’air sincère, mais d’ici une vingtaine de minutes elle serait la première à me demander s’il y avait une soirée dans le coin. « Il faudra déjà que je puisse m’abstenir moi-même… » Comme je le disais il y a quelques minutes elle me demandait finalement ce qu’on allait faire ce soir, j’avais une petite idée derrière la tête et j’avais convaincu quelques amis de venir avec nous pendant qu’elle prenait sa douche. « Un bain de minuit !!! »